Bilan santé, après une année de voyage
Si vous passez par le Sénégal ou la Gambie, vous serez en zone à risque. Le paludisme n'est pas une illusion. |
Après une année de voyage, nous pouvons faire un premier point santé. Partis de France avec nos défenses naturelles gonflées à bloc, nous avons fait vaillamment face aux agressions, au point d'avoir traversé cette première année sans maladie ou presque. C'est à Dakar que nous avons ouvert notre pharmacie pour rechercher le médicament approprié : Jean-Michel et Mégane ont déclaré une "tourista" qui n'a duré que deux jours. En Gambie, ce sont les moustiques qui nous ont causé des désagréments. Certes, les piqûres de taons et des mouches tsé-tsé n'ont rien d'agréable, mais elles ne sont pas suivies de démangeaisons. Par contre, il semble que nous ayons rapporté de nos voyages en annexe des "pince-oreilles". Cathy a été outrageusement piquée (mordue ?), y compris sur les fesses, et ajoutées aux piqûres de moustiques, les démangeaisons la mettaient au bord de la crise d'hystérie. Un pince-oreille a été démasqué lorsqu'il s'est trouvé au fond de la bassine lors du lavage des draps. Un grand coup de bombe insecticide a achevé la désinsectisation. Les répulsifs du type "cinq sur cinq" se sont avérés inefficaces. Le monoï a semblé avoir plus d'effet pour éloigner les moustiques. Malgré cela, nous avons fini par nous couvrir entièrement d'un pantalon dont le bas était maintenu fermé par des chaussettes, et des manches longues pour les soirées, malgré la chaleur ! Nous avons remarqué que les produits les plus efficaces pour calmer les démangeaisons ressemblent à nos recettes de grand-mère : vinaigre ou huile essentielle de lavande (dont le parfum est tout de même plus agréable !). Durant notre période africaine, nous prenions notre traitement préventif contre le paludisme, que nous avait prescrit notre médecin de famille. Il s'agit de Doxycycline, que l'on trouve en vente libre dans toutes les pharmacies africaines, comme pour tous les médicaments d'ailleurs. Etant de la classe des antibiotiques, peut-être nous a-t-il aidés à lutter contre des infections que nous n'avons de ce fait pas détectées ? (voir encart ci-contre). A notre arrivée au Brésil, nous avons été rapidement informés qu'un virus provoquant fièvre et grosse fatigue sévissait chez beaucoup de navigateurs. Les symptômes ressemblaient beaucoup à ceux de la dengue, sans être cela. Nous y avons échappé. Ouf ! Daphnée a bien eu quelques rhumes, principalement provoqués par un coup de froid la nuit car elle n'aime pas se couvrir. Les tubes de granules y sont passés et à présent, dès qu'elle sent son nez se boucher, elle dispose de "climarome" sur son oreiller. A Cayenne, nous sommes arrivés après une invasion de papillons provoquant la "papillonite" (éruption de boutons avec démangeaisons importantes). Bien évidemment, Cathy y a eu le droit ! Le papillon transporte des centaines de fléchettes urticantes qu'il lance pour se défendre, mais en perd également tout simplement en vol ! Ne pas les chasser à coup de tapettes à mouches, ni les écraser sans précaution... Les fléchettes sont invisibles à l'oeil et seul un grand lavage à l'eau peut les éliminer (avec brossage). Malgré toutes les précautions prises, les éruptions ont continué. La Lotion de Foucaud permet de désinfecter les boutons et soulage un peu. Les antihistaminiques apportent également un peu de répit. Il faut parfois passer à la pommade à la cortisone dans des cas sévères. Heureusement, en dehors des démangeaisons, rien de grave ! Nous avons eu la chance de n'avoir à subir aucune blessure grave. Simplement quelques petites écorchures que nous ne négligeons jamais : lavage soigneux au savon, désinfection et si nécessaire protection par un bandage ou pansement. Tout rentre très vite dans l'ordre. Une hygiène corporelle soignée nous semble également indispensable. Ainsi, notre dessalinisateur nous permet de nous doucher chaque jour, au besoin deux fois dans la journée lorsqu'il fait très chaud. Pour l'ensemble de l'équipage, la fatigue est désormais présente. Nuits incomplètes ou inconfortables, mouvements du bateau, navigations de nuits ou parfois difficiles, changement de notre alimentation, chaleur... ont eu raison de nos réserves. La deuxième année sera sans doute un peu plus difficile que la première. Mais notre stock de médicaments est à peine entamé, donc, nous pourrons faire face ! |
Ne pas négliger la fatigue Limités par les quantités d'eau transportables, nous sommes souvent appelés à boire de l'eau que nous trouvons à l'escale, recueillons de l'eau de pluie ou utilisons l'eau produite par le dessalinisateur (de plus en plus présents sur les voiliers). Le sommeil n'est pas toujours réparateur (chaleur, navigation, mouillage rouleur ou encombré...). Notre nourriture est aussi modifiée : les produits auxquels nous étions habitués ne se trouvent pas toujours dans les pays visités, et nous nous adaptons en conséquence. Parfois, nous manquons de légumes, parfois de fruits, parfois de protéine animale... Tout cela contribue à l'installation d'une fatigue sournoise à laquelle nous hésitons à donner son nom. |
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