L'Espagne - Gibraltar - Tanger
Si
vous ne savez pas qu'il existe derrière ces digues et ces paysages arides un
magnifique port, vous passez votre chemin sans même un coup d'oeil de côté.
Quelle erreur ! Carthagena vaut vraiment le détour ! Dès que vous approchez du
quai, un marinero vous attend et vous accueil d'un "holà" qui vous fait chaud au
coeur ! Concertation sur la longueur du bateau et il vous indique votre place
pour les jours à venir. Sur le ponton, il est déjà là, tendant les mains pour
recevoir vos amarres. Ne parlant pas français, il est aidé par Pierre,
Marseillais n'ayant pas quitté son accent malgré ses 30 années de navigation sur
la planète : la pendille se divise en deux pour un meilleur amarrage ; bien,
nous ne risquerons pas de bouger ! Notre voisin est américain et en dehors d'un
"hello" nous n'échangerons pas d'autres mots. Le jour de son départ, il
remerciera Jean-Michel pour quelque chose, mais l'anglais trop limité de notre
capitaine ne nous permettra pas d'en connaître les détails ! La marina
offre des prestations de très bonne qualité. La place de port nous sera facturée
21 € par jour, incluant l'eau et l'électricité. Les douches chaudes et luxueuses
sont à notre disposition contre une caution de 10 € qui nous est remboursée le
jour de notre départ. Une machine à laver et un sèche linge nous tendent les
bras (5 € la machinée de 8 Kg).
Sur le ponton, de nombreux autres bateaux de toutes nationalités. Nous faisons la connaissance de Pierre et Candida qui naviguent depuis plus de 30 ans sur toutes les mers du globe ! Du voilier Farouell qui compte à son bord pas moins de 12 mains pour tirer sur les bouts ; ils sont bretons, arborent le Gwen ah Du et naviguent depuis une année entre les côtes portugaises, espagnoles et les Baléares. Ils sont en route pour quitter la Méditerranée. Avec eux, le voilier Lili, pavillon belge, partis eux aussi depuis une année, avec deux enfants. Bien évidemment, les enfants font vite connaissance et finissent joyeusement en pirouettes dans l'eau du port ! Heureusement, les douches sont somptueuses et ils peuvent se désinfecter avant de regagner les couchettes !
Nous nous enquérons du cybercafé le plus proche, comme à chaque escale. La
capitainerie nous imprimera immédiatement un plan de la ville de Carthagena en y
indiquant où trouver l'objet de nos convoitises. C'est très près du port et nous
pouvons nous y rendre avec notre PC pour nous connecter soit par Ethernet, soit
par Wifi. La calle Mayor est la rue principale du centre piétonnier. Les
magasins ressemblent à leurs homologues français et les prix sont à peu près
similaires. La ville est très propre et l'architecture magnifique. Se promener
dans la ville est un vrai régal. Nous monterons jusqu'au Carrefour (à côté de
l'hôpital) pour notre premier ravitaillement. Par la suite, découvrant le
Mercadona espagnol, celui-ci deviendra notre supermarché favori : ils proposent
de nombreux produits frais d'excellente qualité à des prix très compétitifs.
Nous mangeons enfin nos premiers poissons, car malgré nos lignes à l'eau, nous
ne remontons pour le moment que des sacs en plastiques. La mer Méditerranée
devient un aquarium d'ordures. Beurk... ! Nos premières boites de beurres sont
enfin stockées dans les fonds du bateau. Nous ne comprenons toujours pas
pourquoi nous ne pouvons pas en trouver en France car ce mode de conservation
est réellement très pratique ; pas de problème de chaîne du froid et économie
d'énergie pendant le temps de stockage qui peut aller jusqu'à un an. Près de la
gare, vous pouvez également trouver un Lidl, où de nombreux produits sont
identiques à ceux trouvés en France. De cette façon, nous rompons doucement de
nos habitudes encrées depuis si longtemps !
Lorsque vous cherchez votre chemin, vous pouvez vous adresser à n'importe quelle personne. L'accueil est toujours souriant et à chaque fois, les personnes interrogées se donnent beaucoup de mal pour nous expliquer la direction à prendre, utilisant parfois l'anglais et surtout beaucoup de gestes pour compenser notre espagnol balbutiant et surtout très rouillé. Cathy applique désormais une technique : avant de quitter le bateau, elle note sur un petit papier le vocabulaire important indispensable pour la sortie du moment. Ainsi, pour poster le courrier à la poste centrale, elle note la traduction de timbre, enveloppe, courrier... et quitte le bateau en oubliant le papier ! Quand on n'a pas de tête... Un bon moyen de refaire travailler ses méninges afin de s'obliger à retenir le vocabulaire du jour ! Et après plusieurs essais, il s'avère que ça marche plutôt bien !
Notre escale à Carthagena prend fin. Il est temps de faire un peu de cap à l'Ouest. La météo étant assez favorable, nous appareillons pour Gibraltar. La navigation de la journée se fait tantôt au moteur, tantôt à la voile. Le vent annoncé ne semble pas au rendez-vous. Durant la nuit, il se réveillera un peu plus, nous permettant de tirer un long bord, les voiles en ciseau, sur une mer plate. Comme dans un rêve ! A l'approche du Cap Gata, tout se gâte : le vent nous oblige à empanner, la mer devient moins sympathique... le rêve prend fin ! Les pêcheurs sont nombreux sur la mer et nous oblige à une veille attentive. Au petit matin, le vent nous abandonne nous obligeant à continuer au moteur. Le gazole va commencer à manquer dans nos réservoirs. Nous transvasons donc le contenu de nos jerrycans de 20 l mais très rapidement, le carburant refuse de pénétrer dans le réservoir avant. Consternation. Durant l'hiver, nous avons fait installer un second réservoir sous une couchette arrière, tandis que le retour du moteur se fait uniquement dans le réservoir avant. Y aurait-il un problème avec ce retour ? N'étant qu'à 7 milles nautiques de Almerimar, nous décidons de nous dérouter pour contacter un mécano. L'accueil à la capitainerie est très agréable et ils nous proposent une place proche de la zone technique. Un plan du port nous est fourni avec l'indication des commodités mais aussi du mécanicien. Paolo est apparemment l'homme de la situation. Nous sommes dimanche, donc Paolo est de repos. Lundi, c'est fiesta en Espagne et nous attendrons donc mardi pour soumettre notre problème. En pleine nuit, nous sommes réveillés par une pluie diluvienne ; les rafales de vents qui l'accompagnent nous rappellent que la pendille n'est pas assez tendue, et dans le froid, en tirant de toutes ses forces, Jean-Michel s'atèle à la tâche. Le lumbago n'est pas loin. Nous apprendrons par un monsieur au hasard d'une rue que l'Espagne est sous les eaux et qu'une mini tornade s'est abattue sur Barcelone où des voitures ont été renversées par le vent !
Nous
en profitons pour nous promener dans le port. Almerimar compte environ 1 000
places de port. Ici, nombreux sont les bateaux qui sont hivernés, attendant
patiemment les futurs soins de leur propriétaire. Etant en fin de saison, le
port est très calme.
Mardi matin, Paolo nous envoie
rapidement un mécano, Javichu, qui étudiera notre problème avec soin. "Inox man"
l'accompagne à bord car notre réservoir avant est en inox. Le premier jour, nous
ne trouvons pas la solution mais le second, après plusieurs possibilités
éliminées, nous trouvons enfin l'origine de la panne : notre moteur est un "bon motor" (dixit Javichu !) ! Il consomme environ 1,7 litre à l'heure et le retour
du deuxième réservoir se situe entre 20 et 25 litres à l'heure. Nos calculs
étaient donc totalement faussés (nous nous sommes basés sur la consommation de
l'été dernier, n'ayant aucune autre référence). Le réservoir devrait selon nous
être vide et pourtant la conclusion est mise en évidence par
une jauge
improvisée par Javichu et installée sur la purge : este deposito es lleno ! A
aucun moment, nous n'avons pensé cette possibilité plausible et avons parié avec
notre mécano une bouteille de vin français ! Eh bien Javichu repart avec sa
bouteille de vin et nous sommes soulagés d'apprendre que notre moteur consomme
si peu ; notre réservoir avant étant plein, inutile de passer à la pompe en
partant ! Nous modifions toutefois le système de retour qui se fait désormais
sur le réservoir arrière, car le réservoir avant a été conçu de telle façon que
l'évacuation du trop plein et le retour moteur se font par un seul et unique
orifice. C'est cette situation qui nous avait fait supposer la création d'une
poche d'air sous pression à l'intérieur du réservoir, hypothèse partagée par
Paolo et démontrée fausse par Javichu.
Nous restons au port de Almerimar 9 jours, attendant une météo favorable pour rejoindre Gibraltar. Contrairement à Carthagena, ici, il n'y a rien à visiter : le port est construit de toute pièce, n'ayant ni coeur ni village avec son architecture typique. Juste un Mercadona que nous visitons chaque jour pour y chercher notre pain favori (les baguettes "rustica"). Nous en profitons pour nous concocter de délicieuses moules à la crème ou au vin blanc. Miam ! Pour les frites, nous nous contentons de les imaginer... il ne faut pas abuser tout de même ! Dès notre arrivée au port, nous avons opté pour le Wifi et de notre place, nous surfons sur le net. Ainsi, nous sommes en contact journalier avec notre fiston ce qui fait du bien à tous. Nous en profitons pour rédiger le journal de bord des Baléares et graver le CD que nous adressons à Hervé en France. Ne pouvant mettre à jour notre site depuis l'étranger (particularité de Free que nous ignorions à notre départ), notre beau-frère s'est gentiment proposé de nous rendre ce service. Ouf ! Une autre solution s'avérait difficile à trouver en un court laps de temps car nous ne désirons pas de publicité sur notre site comme tant d'hébergeurs nous l'imposent.
Si ce n'est la bateau voisin où les propriétaires retirent le teck du pont et nous occasionnent par moments du bruit tout juste supportable, le port est d'une tranquillité incroyable. Nous sommes en fin de saison et de nombreux bateaux sont ici pour hivernage. Nous faisons de longues nuits de sommeil réparateur et avalons quelques livres durant la journée. Pouvant consulter la météo chaque jour, nous guettons la fenêtre qui nous permettra de faire cap à l'Ouest.
Nous quittons
Almerimar le 19 septembre par mer plate et vent nul ; les prévisions météo nous
annonçaient un vent d'Est de 15 noeuds qui semble s'être mis en grève. Durant
tout le trajet, nous ne ferons que trois heures de voiles. Notre moteur, que
nous appelons désormais "Camel" pour sa soif de chameau, ronronne dans le carré.
Des dauphins viennent nous saluer et des sacs en plastique mordent à l'hameçon. A
l'approche de Gibraltar, nous pêchons des algues qui donnent à notre rapala une
allure d'excentrique chevelu ! Mais de poisson, toujours pas. Heureusement,
Mercadona est là ! Progressivement, les tankers deviennent de plus en plus
nombreux et les pêcheurs se raréfient. Les courants se font sentir bien avant le
passage de la Pointe Europa. Peut-être aurait-il fallu passer plus près de la
côte comme le font certains tankers ? Suivant l'heure et le coefficient de la
marée, vous pouvez avoir jusqu'à trois noeuds de courant. Après avoir contourné
la pointe de l'Europe, nous sommes surpris de constater le nombre important de
gros tankers au mouillage ; certains récents, d'autres pissant la rouille. Les
trois quarts de la côte de la baie sont occupés par des complexes
pétrochimiques. L'odeur qui nous accueille est très désagréable.
Après quelques surventes dues aux reliefs, nous nous mettons à couple d'un voilier allemand à la marina Bay. La marina est cernée par les travaux et nous semble bien petite. Nous montons à la capitainerie afin de demander une place passager. L'accueil est quelque peu froid et l'employé n'apprécie pas du tout l'idée que nous ayons échappé à sa vigilance lors de notre approche ; sans doute nous aurait-il fait de grands signes pour nous demander ne quitter sa marina sur le champ ! Selon lui, toutes les places que nous voyons vacantes sont réservées. Le temps où il était possible de mouiller entre marina Bay et la piste d'atterrissage est révolu. La Marina a été reprise par une société privée qui a entrepris de nombreux travaux immobiliers ce qui a pour effet de diminuer le nombre de places disponibles pour les voyageurs. A terme, les tarifs qui sont déjà prohibitifs, seront-ils encore plus élevés ?
Nous n'arborerons pas le pavillon de courtoisie de la couronne (que nous n'avons d'ailleurs pas !) et allons voir du côté espagnol où une grande zone de mouillage bien protégée est à notre disposition. Deux autres voiliers nous suivent afin de mouiller en terre plus accueillante. Il n'y a que l'embarra du choix. Nous découvrons un grand mouillage, protégé par une longue digue, occupé par une douzaine de voiliers de voyage de toutes nationalités : français, danois, américains, anglais, suédois, canadiens, turque, néo-zélandais...). Le mouillage par six mètres de fond est bien protégé de la houle, de tous côtés. Attention de ne pas mouiller dans le chenal.
La mythique
piste d'aviation de Gibraltar est bien plus proche de la marina que du mouillage
et cela nous arrange ! Le va-et-vient des annexes nous interpelle. Michel de
Captain Smith nous en explique la raison : depuis un an environ, de nombreuses
annexes sont retrouvées percées ou endommagées et il est fortement déconseillé
de laisser son annexe seule à terre. Les voiliers au mouillage se sont donc
organisés : lorsqu'un équipage complet veut aller à terre, il utilise son annexe
pour rejoindre un autre voilier et embarque un équipier. Tout ce beau monde
rejoint la digue ou le petit quai des pêcheurs et l'équipier repart avec
l'annexe sur son bateau. Il reviendra chercher l'équipage plus tard, après un
appel VHF ou un coup de sifflet. C'est ainsi que l'on peut remarquer trois ou
quatre annexes différentes amarrées à l'arrière d'un bateau avec une seule
personne à bord. Avec une annexe puissante il est possible de tenter d'aller jusqu'à
la marina à Gibraltar, mais risqué de se voir refuser le débarquement.
Nous sommes allés passer une journée à Gibraltar. Le passage de la frontière nous a déçus : nous pensions être gratifiés d'un tampon sur notre passeport tout neuf, mais le douanier ne nous a même pas regardés ! Peu après, nous avons attendu l'atterrissage d'un avion afin de traverser la piste. Ne sachant si le centre était loin, nous sommes montés dans un bus et avons fait dix minutes de ballade avant de comprendre que nous aurions aussi vite fait à pieds ! Gibraltar ne nous a pas emballés plus que ça. Prix pour touristes, l'ascension du caillou vous coûtera 13,50 Euros par personne, nous préférons de loin l'ambiance du côté espagnol.
La météo continue à nous jouer son concert de vent d'ouest et nous patientons tranquillement entre soirées et lecture. Nous attendons une bonne fenêtre pour filer sur Tanger afin de faire également le plein de gaz. A savoir qu'en Espagne ils n'ont pas voulu recharger nos bouteilles françaises.
Le 5 octobre
enfin le vent nous est favorable et nous nous lançons dans la traversée du
détroit de Gibraltar tandis que nos amis de Captain Smith s'élancent vers le
Portugal. Après avoir fait le plein de carburant à la station de Gibraltar
(moins de 0,66 € le litre de gazole) nous nous retrouvons en baie d'Algesiras et
faisons un brin de chemin ensemble. Nous espérons nous retrouver dans un
prochain mouillage. Malgré nos prévisions nous n'aurons les courants portants
qu'une heure avant notre arrivée à Tanger. Le fait d'être en fort coefficient
n'a pas arrangé nos affaires.
L'arrivée à Tanger restera dans nos mémoires. En effet, alors que nous embouquons l'entrée du port, nous manquons d'éperonner un groupe de personnes, traversant le port à la nage en poussant chacune un sac plastique noir contenant leurs seules possessions : il s'agit de clandestins tentant de passer en zone de fret afin de gagner un ticket pour l'Europe. Certains y parviendront sûrement, d'autres se feront attraper par la police locale qui n'est pas tendre avec eux, ou pire encore, seront écrasés sous les essieux des mastodontes roulantes où ils se cachent. Cette leçon de la mondialisation a beaucoup marqué les filles. Elles savent désormais ce qu'endurent les clandestins qui, au péril de leur vie, fuient une vie difficile dans leur pays pour trop souvent trouver l'enfer en Europe.
Nous arrivons au port en plein ramadan. Nos amis les Farouell sont ici depuis une heure et nous aident à l'amarrage tandis que l'appel à la prière retentit de toutes parts. Nous sommes prévenus que les formalités d'entrée sont repoussées d'au moins une heure car après la prière vient enfin l'heure de se restaurer pour la première fois depuis le lever du soleil. Les formalités sont très simples : le policier vient à bord, et remplit les papiers pour chaque équipier. Il repart avec notre acte de francisation et les quatre passeports ; en retour, nous avons un "laissez-passer" que nous produirons si demandé. Tout cela se fait dans une ambiance très sympathique et nous avons trouvé l'accueil très chaleureux. De nombreux "bienvenue à Tanger" ponctuent l'entretien. Pour le départ, pas de papiers à remplir, seulement un échange : laissez-passer contre nos papiers tamponnés. C'est tout !
Tanger nous a paru une ville grouillante, pleine de vie, de bruits et d'odeurs. Nous avons visité la vieille ville et avons déambulé dans les rues étroites et animées. Il y a partout des tas d'échoppes telles qu'elles ont sans doute existé jadis en France et qui ont désormais disparu au profit des grandes surfaces. Elles sont organisées par quartier, de telle façon que lorsque vous êtes dans le quartier des tissus, vous n'avez pas à traverser la ville pour trouver les concurrents : ils sont à portée de pas ! Au marché couvert, nous trouvons des araignées, crabes que nous aimons particulièrement. Leur prix est malheureusement trop élevé ; étant donné le niveau de vie des Marocains, sans doute ont-ils peu de clients... Soyons plus réalistes, ils nous ont donné le prix "touristes" ! Les légumes sont très bons mais les fruits que nous avons mangés nous ont paru fades et peu sucrés. Le soleil n'a pas eu le temps de les faire mûrir sur leur arbre et nous retrouvons les mêmes goûts qu'en France. Par contre, la viande achetée au marché, conservée dans un endroit non réfrigéré, est délicieuse. Le boeuf est tendre et fond en bouche ! Nous nous régalons d'entrecôtes que nous devons cuire en plusieurs fois car notre grill n'est pas assez grand !
Nous avons été surpris par le nombre important de femmes voilées. Le ramadan explique peut-être cela, ou cela vient de fait que nous avons visité uniquement les vieux quartiers ?
Les cybercafés se trouvent assez facilement. Nous relevons notre courrier et consultons la météo : pas de doute, c'est maintenant qu'il faut se lancer vers les Canaries, ou... bien plus tard. Nous attendons déjà depuis un moment de descendre sur les Canaries, sans arrêt bloqués par la météo qui s'oppose à notre progression. Nous décidons de profiter de cette fenêtre qui ne reviendra peut-être pas avant longtemps. Le temps est devenu très capricieux et il faut savoir composer avec. Le matin de notre appareillage, nous faisons des provisions en ville pour les 5 à 6 jours de navigation, passons voir le policier pour faire notre sortie et payons notre place de port.
Un seul regret : nous sommes restés deux jours et il nous aurait fallu au moins une semaine pour découvrir la ville. Le Maroc mérite une escale plus longue. En plus de la vieille ville, nous aurions bien aimé visiter la ville plus moderne. La location d'une voiture nous aurait permis de nous rendre en intérieur. Nous nous consolons en nous disant que lors de notre retour vers la France, nous ferons à nouveau escale à Tanger et prendrons alors le temps de visiter plus en profondeur le pays.
Nous avons quitté le port de Tanger le 4 octobre 2006, en étudiant les indications de courant dans le détroit de Gibraltar, données par les Instructions Nautiques du Shom. Eh bien, ne vous y fiez pas ! Nous avons mis plus de deux heures à parcourir les cinq milles nécessaires avant d'incurver légèrement notre route pour faire un cap au large des côtes marocaines. Le vent, le courant, la mer... tout était contraire à notre progression ! Heureusement, cela n'a pas duré et nous avons été ravis de hisser nos voiles et de laisser le vent nous pousser.