Le journal de bord

Eté 2005


Juin 2005 : nous commençons à enfin voir le bout des préparatifs pour cet été. Nous essayons d'être le plus « au point » possible, afin de pouvoir naviguer l'esprit tranquille durant l'été et tester le bateau dans les meilleures conditions.

Le 19 juin 2005, alors que nous sortons avec des amis du port de Toulon, nous sentons monter une odeur peu sympathique, mélange de kebab et de merguez oubliés sur le feu. Stupeur et inquiétude, nous stoppons immédiatement le moteur et déroulons le génois pour rester manœuvrants, afin de ne pas aller aborder lamentablement le P.A. Clemenceau en cours de désamiantage. Après inspection du local technique, de la ligne d'arbre, nos recherches se focalisent sur le moteur dont le démarreur et l'alternateur pourraient servir de plaque vitrocéramique tant ils dégagent de la chaleur. Nous laissons refroidir quelques temps et essayons de redémarrer, sans succès. Notre sortie en mer s'arrête là et nous rentrons sous voile au port de Toulon.

Dès le début de la semaine, Jean-michel passe toutes ses soirées sur le bateau afin de réparer.
Au démarrage le contact du neiman est resté collé et a entraîné une surchauffe de l'alternateur. Comme le moteur est super bien isolé, nous n'avons pas entendu le démarreur s'emballer. Bilan : un démarreur HS, un alternateur HS et un neiman HS.
Nous commandons en express un démarreur et un alternateur chez « ADS Marine » à La Seyne sur Mer et un neiman chez Seenergie.

15 jours plus tard, le bateau est enfin opérationnel et nous partons pour Porquerolles y passer notre PREMIER week-end au mouillage sur Semeda. Après un transit sympathique nous mouillons dans la baie d'Alicastre et restons là jusqu'au dimanche. Nos premiers moments de détente depuis le mois de février. Les filles sont ravies de leurs cabines et Cathy de la table à carte ; elle pourra s'adonner à son passe temps favori, la navigation. Nous rentrons le dimanche sur Toulon par vent de S/SW force 4. Semeda se comporte parfaitement, il ne gîte pas trop et marche tranquillement à une vitesse de 4,5 noeuds. C'est pas une fusée, mais il faut déplacer les 10 tonnes.

La semaine suivante, alors que JM range la baille à mouillage, un câble d'alimentation du guindeau donne des signes de fatigue.
Démontage complet de la bête, vidange, nettoyage complet des bobines et des contacts. Un câble neuf plus tard, tout rentre dans l'ordre.

Nous profitons des derniers jours de juillet pour ranger et caser l'avitaillement pour 6 personnes pour 3 semaines de navigation en Corse, avec un détour vers Elbe.

Samedi 30 Juillet

Nous nous installons tranquillement à bord, après avoir laissé notre appartement à Sébastien notre fils pour ses premiers congés payés.
La soeur de Cathy et son mari sont nos invités pour cette année, afin de leur faire découvrir les joies de la navigation et surtout pour qu'ils s'amarinent au cas ou ils viendraient nous rejoindre plus tard lors d'une escale. Ils squattent la cabine de Daphnée qui se retrouve avec sa soeur à l'avant.
Nous appareillons de Toulon pour Porquerolles malgré le BMS en cours et 3 heures plus tard, sous solent seul, nous atterrissons dans la baie de Hyères au mouillage de la Badine.
Nous restons là jusqu'au lundi où nous appareillons vers 9 heures pour la Corse.
Le dimanche, le voilier MAKORE viendra se mettre à l'abri à la Badine, avant de s'élancer vers les Baléares ; nous les retrouverons peut-être vers les Antilles.
Nous aurons également la visite de Patrick Faure, le précédent propriétaire constructeur de Semeda, anciennement Jonathan. Toujours aussi sympathique, nous en profitons pour lui demander quelques tuyaux supplémentaires. Nous aurons l'occasion durant l'été de confirmer que ses choix d'aménagement et d'équipement ont été très judicieux. Merci Patrick !


Lundi 1er Août

 


Traversée moyenne due à la houle résiduelle du coup de vent et aux nombreux filets dérivants. Le lendemain nous atterrissons sur Calvi à 8 heures. Nous prenons une bouée car un nouveau coup de vent s'annonce. Maryse et Hervé sont fatigués, mais ils s'accrochent ! Nous retrouvons l'équipage de Lotus et de Canelle deux voiliers amis avec des enfants.

 


Nous profitons du coup de vent pour prendre le petit train qui rallie Calvi à l'Ile Rousse. Ballade sympa et très originale.


Jeudi 4 Août

La météo nous annonce un vent tournant au nord. Nous prévoyons de descendre sur Girolata. L'appareillage de Calvi se passe bien, beaucoup de bateaux filent vers le nord ; bizarre ! Nous passons le phare de la Révélata et nous comprenons. Une houle de sud/sud ouest de 1,5 m nous cueille à la sortie et nous fait croire que nous sommes dans le tambour d'une machine à laver.
Nous faisons demi-tour et nous mouillons sous le phare de la Révélata. Nous prévenons Lotus et Canelle qui nous rejoignent. Nous en profiterons pour fêter ce soir l'anniversaire du skipper de Canelle. Dans l'après midi, petite séance de chasse sous marine, mais les fonds sont très pauvres. Par contre deux enfants se font piquer par une méduse. Nous traitons à l'homéopathie, ce qui donne de bons résultats.


 

Le soir vers 20H00 nous démarrons la fiesta pour l'anniversaire d'Eric de Canelle. Ambiance chaude, très chaude, il ne manquait plus que le bain de minuit pour être au top.
Joyeux Anniversaire Erich Le Rouge !


 

Vendredi 5 Août

Nous partons pour St Florent avec une halte le midi à l'Ile Rousse pour récupérer un autre bateau qui devrait faire un bout de chemin avec nous. Le Rif est un Etap 28 avec 5 personnes à bord ; ils ont fait une traversée difficile et restent se reposer 24 heures avant de nous rejoindre à Centuri.
Nous arrivons vers 19 heures plage du loto après avoir fait une super nav au portant où nous avons pu tester notre spi asymétrique après quelques réglages il est super et nous fait marcher entre 5 et 6 noeuds.
Mouillage couleur tropique, sans trop de monde. Hervé est ravi, il commence à prendre ses marques ; Maryse est moins enjouée car elle trouve le bateau petit et instable.

Jeudi 4 Août

Vers 7 heures Hervé profite de la plage pour lui tout seul. Le mouillage est superbe et nous rappelle les lagons de Polynésie.
A 9 heures JM profite de la tranquillité des lieux pour se baigner et contrôler le mouillage. L'ancre Brake fonctionne bien pour l'instant et tous les mouillages ont été contrôlés ; à chaque fois l'ancre était parfaitement crochée (nous ne sommes pas actionnaires du fabricant !)
Alors que nous petit déjeunons dans le cockpit un premier bateau de touristes arrive et déverse son flot de visiteurs. La plage est métamorphosée et se transforme en croisette, avec ses playmates et machos Italiens.
Plus tard nous rencontrons l'équipage de « Tao » un feeling 446 en partance pour un TDM. La Corse sert de terrain d'essais et de qualification pour disputer le grand tour.

Vendredi 5 Août

Nous atterrissons à Centuri ; beau temps et mouillage super. Resto très sympa sur le port, nous retrouvons l'équipage du Rif, remis de sa traversée. Une grimpette sur le rocher le lendemain nous montre parfaitement l'ancien port de pêche.
Ravitaillement en pain et eau à la fontaine du village. Maryse a du mal à s'adapter à la promiscuité qu'implique une telle croisière.

Samedi 6 Août

Nous passons le Cap Corse, la Giraglia est superbe ! Nous partons sur les îles Finocchiarola pour passer la nuit. Nav superbe, pointe à 7,7 noeuds sous GV seule.

Lundi 8 Août

Maryse et Hervé ont pris leur décision : la croisière s'interrompt ici. Nous allons jusqu'au port de Macinaggio pour les débarquer. De là, ils prendront le bus jusqu'à Bastia pour embarquer sur un Ferry qui les transportera jusqu'à Toulon. Ce fut une expérience douloureuse mais enrichissante pour tout le monde. Nous sommes sincèrement désolés pour Hervé qui s'était réellement fondu dans notre équipage au point que nous avions l'impression qu'il en avait toujours fait partie. Nous profitons de notre passage au port pour faire un peu de frais et d'eau. Le soir dîner sur Canelle puis soirée musique sur la plage pour les équipages des 4 bateaux.

Mardi 9 Août

Nous appareillons pour le Cap Corse et nous mouillons à Barcaggio sur une belle plaque de sable afin de sauvegarder au maximum les posidonies.

Dans l'après midi Jean-Marc de Lotus et Philippe de Rif font une tentative de décollage en Kite Surf. Beaucoup de badauds sur la plage pour le spectacle. Malheureusement le vent faiblit et pas de décollage !
En fin d'après midi nous faisons tous une balade au port. Un Etap 32 tente l'aventure de rentrer dans le port de pêche et après 2 échouages y renonce ; nous le retrouverons au mouillage. Nous en profitons pour déguster la bière locale, la PIETRA.
De retour vers 20H00 nous dînons tous (17) sur Semeda. Nous sortons le pâté Henaff version famille nombreuse et faisons des toasts à la mode bretonne.

Jeudi 11 Août

Toujours à Barcaggio, farniente, balade et château de sable. Pour midi quelques oursins en apéritif sur Lotus et casse-croûte au jambon Corse.

Vendredi 12 Août


 

Départ après un petit grain vers Capraia, petite île Italienne avant Elbe. Les 24 Miles sont avalés à une bonne vitesse sous génois seul. L'avant port étant réservé pour une course locale, nous mouillons au nord dans l'anse de Porto Vechio.

Le lendemain découverte de l'île. Le port est sympa, mais le plus typique est sans conteste le village en bord de falaise avec de superbes points de vue.


 

 

Dimanche 14 Août

Nous quittons Capraia pour retourner vers les îles Finocchiarola. Le vent se lève vers midi et la météo annonce un renforcement.
Nous mouillons vers 15h00 et décidons d'empenneler afin d'assurer le mouillage. En approchant des côtes de Corse, Canelle a déchiré sa grand voile. Nous nous retrouvons tous à son bord pour un bon café avant d'attaquer la couture : à huit mains, cela va plus vite !
Vers 20h00, les rafales montent vers 30 noeuds. La nuit promet d'être longue. Un premier voisin de mouillage dérape à 20h50. Beaucoup d'autres suivront. Grâce à la super corne de brume de Semeda (digne des supporters de l'OM dans le virage nord) ils sont prévenus.
En effet l'année précédente alors que nous étalions un coup de vent à l'île d'Elbe avec Zeus notre ancien voilier, un Italien dérapait sur nous et malgré nos cris et nos éclats de lumière il ne réagissait pas. Nous avons opté pour un klaxon d'alarme portatif employé par les unités de la Marine Nationale pour diffuser les alarmes incendie en cas de coupure de courant. EFFET GARANTI.
Que les bateaux présents cette année à Macinaggio veuillent bien nous excuser ; quoique avec 50 Noeuds de vent mieux vaut veiller !

Lundi 15 Août

Journée de repos, Canelle fait un saut au port de Macinaggio pour du gaz et ravitaillement en frais ; l'accueil du maître de port est lamentable et le ton monte. Evidemment il préfère des yachts de 20 m qui payent plein pot. Il suffit d'aller lire le livre d'or du port pour comprendre qu'une telle attitude est le comportement en vigueur depuis trop longtemps dans ce port.
Retour au mouillage avec pain frais pour tous.

Mardi 16 août

La nuit a été rouleuse. Vers 8h00 nous appareillons. Canelle n'a plus de batterie et va mouiller devant le port pour recharger ou en acheter une neuve. Il nous rejoindra plus tard, s'il ne s'est pas fait étriper par le capitaine du port !
Nous faisons route de nouveau vers le désert des Agriates et nous mouillons à la plage du Loto. Canelle est scotché sous la Giraglia et le moteur est toujours en vrac.


Mercredi 17 Août

C'est au moteur que nous rejoignons l'équipage du Rif dans une crique près de la pointe Di Solche. Le mouillage est superbe ; l'équipage de Rif le baptise « la crique Robinson ». Nous pouvons apercevoir quelques raies et de nombreuses espèces de poissons ; les enfants construisent une cabane sur la plage avec le fatras que la mer a rendu aux humains (ils s'imaginaient qu'elle allait tout engloutir sans réagir !). Nous préparons le repas du soir sur la plage en attendant Canelle.
Vers 18HOO il fait son entrée majestueuse, sous spi, s'il vous plait ! Le mouillage se fera sans moteur (il est têtu, et ne veut rien savoir), mais notre ami Eric en a l'habitude et excelle en la matière. Les hommes auscultent l'engin récalcitrant ; le moteur est hors de cause, c'est déjà un bon point ! Le démarreur par contre est dans un drôle d'état ; un bricolage improvisé le rétablira dans ses fonctions.

Pour nous remettre de ces émotions et les vacances approchant de la fin, nous allumons un feu sur la plage. Au menu : pommes de terre grillées, salades composées et des pommes sur toast pour le dessert. Ne pas oublier le liquide en quantité suffisante ! Une soirée super sympa ponctuée de rires et de chansons. Ah les crococo, les crococo, les crocodiles...



Jeudi 18 Août

Nous appareillons de bonne heure pour rejoindre l'Ile Rousse. Le vent n'est pas au rendez-vous et c'est au moteur que nous faisons route. Le mouillage est toujours aussi sympa, ce n'est pas la grande foule. Nous faisons un plein de gazole afin d'être ok pour la traversée dans quelques jours.
Après quelques vivres Canelle décide de rentrer sur le continent car la météo ne semble pas terrible dans les prochains jours. Le reste des équipages se console dans un bon restaurant près du marché.

Vendredi 19 Août

L'équipage de Rif a appareillé très tôt ce matin pour rentrer à Toulon. Il est vrai que c'est le bateau le moins rapide et une bonne météo est encore plus importante pour eux.
Nous allons sur Calvi avec Lotus. Encore une bouée, encore une météo mi-figue mi-raisin. Cathy et les trois filles iront s'amuser dans les arbres en attendant une fenêtre météo plus propice à la traversée.

Dimanche 21 Août

Les orages sont sur nous, avec leur « package » de vent et pluie. Nous faisons route sur Porquerolles. Dès la Révélata, un grain nous oblige à prendre deux ris et changer le génois pour le solent. Nous filons tout de même à 7 noeuds avec 25 à 30 N de vent ! Mais cela ne dure pas et nous faisons une partie des 115 milles au moteur, à escalader une mer peu sympathique : elle nous a réservé une belle houle avec des creux jusqu'à 3 m, histoire de nous rappeler que la Méditerranée n'est pas un lac... Merci, on le savait déjà !



Un oiseau en a marre lui aussi : il s'installe à bord, mange le pain que Jean-Michel lui tend ; il monte même sur le col de sa veste de quart et croque son oreille ! L'hôtel lui semble convenable et il décide d'y passer la nuit, les papattes sur le bout assurant notre harnais pendant les quarts de nuit. Il repart le matin à l'approche du Levant. Ciao l'ami !


 

Lundi 22 août

Nous atterrissons sur le Lavandou tandis que Lotus se repose à Porquerolles. Tout le monde est lessivé et nous apprécions une bonne douche chaude dans notre salle de bain (s'il vous plait !), d'autant que l'eau du quai est rationnée pour cause de sécheresse. Nous ne sortons pas le tuyau d'eau car nos réserves sont loin de l'épuisement. L'eau est une denrée rare et précieuse que nous avons depuis longtemps appris à économiser : bains à l'eau de mer et rinçage à l'eau douce (5 l suffisent à nous rincer tous les 4), vaisselle à l'eau de mer...

Vendredi 26 août

C'est la fin des vacances ! Nous avons profité de Porquerolles et y avons passé une journée avec nos amis. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. La dernière rentrée des classes « classique » (croisons les doigts !) une année à courir pour préparer notre future aventure et hop, nous retirerons les marseillaises de notre ponton pour pointer l'étrave vers l'Ouest, là où le soleil court se coucher.

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