La Sécurité lors d'un Tour du Monde

 

 

 

On ne peut s'engager dans un tel  périple en famille sans évoquer la sécurité. Celle-ci peut prendre différents visages. La sécurité des personnes en navigation, la sécurité nautique et les risques lors des escales (vols et agressions).

 

C'est la première question que se posent souvent la famille et les amis. Vous n'avez pas peur de tomber à l'eau ou de couler ?

 

Nous avons commencé à naviguer en famille sur un 10 mètres en février 97. Nous avions à l'époque 2 enfants de 3 et 12 ans. La première des actions que nous avons menées était de contrôler, réparer, changer tout le matériel de sécurité trop usagé ou défectueux.

Ensuite nous avons installé un filet de protection tout autour du voilier. Dès le départ la plus jeune a toujours porté un gilet lors des navigations. Elle s'endormait même avec parfois. Dés l'age de 5 ans nos enfants ont appris à nager, ce qui nous semblait primordial quand on évolue sur un bateau. Quand la dernière est née elle a commencé à naviguer à 6 mois et a traversé la Méditerranée à 18 mois dans un siège auto, fixé dans le carré ou le cockpit. Etant petits les enfants n'étaient jamais seuls à l'extérieur sans la surveillance d'un adulte ou de leur grand frère.

Il faut dire qu'ils sont très vite devenus autonomes, le seul incident à noter est une chute en arrière du cockpit dans le carré. Beaucoup de peur mais heureusement pas de bobo.

Aujourd'hui ils sont tous les trois des équipiers très fiables, que ce soit dans le mauvais temps ou sur la plage avant.

 

De jour, la personne de quart  assure le contrôle des voiles et de la navigation normalement. En cas de manœuvre, un équipier, enfant ou adulte est là pour assurer la veille et alerter si un problème survient.

De nuit et ce quelle que soit la météo, elle porte systématiquement un gilet et elle est amarrée à une longe de sécurité fixée solidement sur la colonne de barre. Un cyalume est glissé dans une poche. Le skipper ne se soulage jamais sur la jupe arrière ou par-dessus les filières.

Depuis 3 ans nous possédons des gilets autogonflants qui sont très confortables et beaucoup moins encombrants.

La nuit toujours, nous ne faisons aucune manœuvre de GV sans un deuxième équipier, nous ne portons jamais le spi et nous n'avons pas de ligne de pêche à l'eau. Certains penseront que ce n'est pas très téméraire de laisser le spi dans son sac par nuit calme, mais la prudence l'emporte sur la vitesse. C'est notre choix, une famille avec des jeunes enfants ce n'est pas l'équipage du trophée Jules Verne.

 

La réglementation maritime internationale  prévoit d'assurer la veille en permanence. En croisière en Méditerranée nous l'avons toujours fait de jour comme de nuit. Il suffit de voir à quelle vitesse se déplace un ferry ou un super tanker pour comprendre qu'en 15 minutes il est sur vous. Nous partons également du principe que si l'on gueule un "tribord" en régate, face à un porte conteneur ou un pécheur local nous sommes toujours parés à manœuvrer même si l'on a priorité.

 

Sur le "SEMEDA" nous possédons un radar qui devrait nous aider la nuit dans les grandes traversées. Jusqu'à présent en Méditerranée nous fonctionnions par bordées de 3 à 5 heures, mais les traversées ne duraient pas plus de 3 jours. Nous avons testé plusieurs types de quart et c'est la bordée qui nous convient. Cela est adopté par les bâtiments de la Marine Nationale quand ils patrouillent dans des zones à risques. La seule différence c'est que nous, nous faisons toujours les mêmes quarts.

Nous adapterons le système en fonction des zones de navigations. Les 2 enfants qui auront 8 et 12 ans seront mis à contribution en fonction de la zone et de la météo. Les deux filles savent faire une veille attentive, lire et reporter un point GPS sur la carte, se servir de la VHF.

Nous ne pensons pas être plus en danger en traversant l'Atlantique sur un bateau bien préparé que de traverser la France en voiture un week-end de 14 juillet.

 

Pour les équipements spécifiques nous avons une rescue boy. Nous possédons un container de survie avec des cartes, papiers, vêtements, eau, nourriture. Nous rajouterons à cela deux sac étanches avec des vêtements et du matériel pour les enfants ainsi qu'une balise de détresse. Toutes ces précautions nous ont permis de naviguer en Méditerranée l'esprit tranquille. Pour notre TDM nous ne changerons rien.

 

Lors de notre dernier voyage en camping-car, nous avons été cambriolés en pleine nuit sur une aire d'autoroute du sud de la France, alors que nous dormions à bord.  Les voleurs ont pris les 25 euros du sac à main et un patrouilleur a retrouvé le reste au bord d'un chemin 6 heures plus tard.

Les risques d'agressions et de vols existent, mais ne sont pas supérieurs à ce que nous pouvons rencontrer en Europe. C'est vrai qu'il faut rester vigilants dans les pays les plus pauvres car nous sommes souvent considérés comme des nantis. Il faut respecter leurs lois et traditions et vivre suivant les coutumes du pays même si cela nous surprend parfois.

 

Il est évident qu'actuellement certaines zones sont à éviter. Descendre la Mer Rouge aujourd'hui ou traverser le détroit de Malacca doivent être bien préparés. Ce n'est plus là du convoyage ou de la plaisance, mais bien de l'aventure pour initiés. De même, vous ne participez pas au carnaval de Bahia avec une montre en or ou des bijoux autour du cou.

Il est important de se tenir au courant de l'actualité et adapter si nécessaire son voyage en conséquence. Nous n'hésiterons donc pas à modifier nos plans et itinéraires afin de garantir le maximum de sécurité à nos enfants. Un site français nous indique les zones à éviter : http://www.diplomatie.fr/voyageurs/

Nous n'aurons pas d'armes à feu à bord, même si nous savons parfaitement tous les deux les utiliser.

Au cours de ma carrière professionnelle j'ai fait escale dans une cinquantaine de pays. Je n'ai jamais eu de problème particulier avec les habitants ou les militaires.

Cela étant nous serons très vigilants. Pas de provocation vestimentaire, peu d'argent liquide, pas de bijoux, discrétion lors de prises de vues dans certains endroits. Nous faisons un voyage familial et nous n'avons pas la nécessité de fréquenter les quartiers les plus difficiles !

 

La sécurité est un sujet que nous abordons souvent au quotidien. Nous avons parlé très tôt avec nos enfants du phénomène de la violence, qu’elle soit sociale, scolaire, familiale ou sportive.

Nous ne pensons pas que nous mettons plus notre famille en insécurité en choisissant ce mode de vie pour les prochaines années.

Bien sûr l'imprévu existe, mais force est de constater que les " tour-du-mondistes" ne sont pas plus exposés que certaines personnes qui prennent le RER en France...

 

Nous avons parlé ici de notre propre expérience et de nos choix pour ce voyage. Certains en feront plus ou moins ou différemment. Pour nous, un bateau en bon état, un équipage consciencieux, une attitude discrète donneront nous l'espérons de bons résultats.

 

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